13 mars 2013

Le potager est (encore) sous la neige

Encore un peu de neige sur les coteaux ... le deuxième épisode neigeux en 3 semaines et quatrième de l'hiver.


11 mars 2013

Les travaux de printemps au potager

Plantations de printemps : oignons de Trébons et Babosa

La pause hivernale a été longue et pas encore finie (neige annoncée pour mercredi), j'ai profité de la récente accalmie printanière (jusqu'à 20°C!) pour planter des plants d'oignons à racines nues dans la partie la mieux ressuyée du jardin.

Les premiers étaient des oignons de Trébons qui m'attendaient en jauge depuis novembre, la terre du jardin étant intraitable depuis. J'ai sorti les plants qui restaient (beaucoup ont pourrit) pour les planter et on verra comment réagit notre oignon doux local à cette plantation sauvage dans l'argile et sous le Vent d'Ouest. D'ailleurs, je devrais dire notre oignon "hyper-local" car j'ai découvert récemment qu'il n'est pas aussi bien connu des jardiniers du nord du département que je croyais. Peut-être qu'il ne supporte pas de perdre de vue les Pyrénées et sa célébrité ne dépasse pas l'Astarac coté nord...

J'ai profité aussi pour planter mon semis d'oignons de type Babosa (le nom de la variété est Prebosa), variété en provenance de la région de Valencia en Espagne. Je les avais semé en octobre dans un gros bac avec de la terre et du terreau mélangés, gardés à l'abri contre un mur au midi et les plus gros étaient presque comme mon petit doigt. Ces oignons doux en forme de toupie, plantés habituellement en octobre, sont les premiers à apparaitre sur les marchés espagnols avec leurs fanes en avril-mai mais ils conservent mal (comme la plupart des oignons doux).

Sinon, au jardin nous avons des fêves (Aguadulce) et petits pois semés fin novembre qui sont jolis malgré la neige d'il y a 15 jours qui les avait mis par terre. L'ail violet est assez joli également, j'ai essayé de le désherber et butter un peu pour qu'il profite au mieux.

Nous avons aussi des salades sous tunnel, des cébettes, des blettes, quelques restes de scaroles, de fenouil et d'épinards (ces dernières très mal en point cette année humide et douce), des navets (minables), et des radis d'hiver violets, du persil et de la coriandre à foison, un peu de chou de Saint-Gaudens (variété locale non pommée), des poireaux (ratés cette année), quelques carottes et betteraves toujours en terre, notre dernier chou fleur (joli, un hybride mais je ne sais plus lequel), et une haie de roquette en fleur. Les plantes aromatiques qui commencent à se réveiller, des patates à la cave et des courges à la maison complètent le tableau légumier que l'on finira de consommer ces jours-ci.
Ensuite on passera quelques semaines à manger des salades et des légumes du commerce parce que le sol argileux et l'exposition ventée de ce jardin n'est pas très favorable aux primeurs qui devraient déjà pousser en terre et sous plastique ... 

Mais bon, si vraisemblablement ce potager ne nourrira pas le ventre de son jardinier en avril, il alimentera son esprit avec une magnifique vue des coteaux et des montagnes sous la lumière du crépuscule.

28 juin 2012

Mr Chevreuil, le puits et tutti quanti

Il fait chaud-chaud sur le Sud-Ouest, nous sommes depuis une semaine sous une météo estivale idéale pour les haricots et autres légumes ratatouille. J'ai installé en vitesse l'arrosage goute à goute (tuyau de 25 et gaine jetable) et mis une pompe submersible dans le puits pour m'éviter la corvée de l'arrosage à venir.

Une fois l'installation prêtre, j'allume la pompe. Elle envoie trois fois trop de débit, il y a une gaine qui explose. Il suffit d'ouvrir la vidange du circuit de renvoyer la flotte dans le puits, me dis-je (pas très performant coté énergétique, je suis d'accord). Sauf que je n'ai pas eu le temps de le faire car après dix minutes de fonctionnement le puits était déjà à vide. Et il n'était pas plus plein le lendemain, j'ai dû arroser avec l'eau potable :-(. Vivement un bon orage ! 

J'ai eu un autre chantier d'urgence à gérer : Mr Chevreuil (ou Mme d'ailleurs...) semble aimer mes légumes et après les salades, il a raclé les petits pois (tous!), les fèves et même deux plants de poivrons (!). J'ai posé à la va vite une clôture à moutons avec quelques piquets, j'espère que ça le calmera. J'ai mis aussi des photophores solaires car on m'a dit que l'on dit qu'il n'aime pas ça ... à voir, car Mr Chevreuil semble être un bon gourmand (car il a de l'herbe à disposition partout et il préfère les légumes) et je suis sûr qu'il se connait en clôtures. Pour finir j'ai mis un peu d'huile de cade sur les arbres qui entourent le potager car, là c'est sûr, il déteste l'odeur de cet huile.

Sinon, les tomates ne sont pas encore là mais elles sont visibles, il y a quelques haricots, des salades, des oignons, des toutes petites patates ... Par contre, pas de fruits encore sur les poivrons et les aubergines. Sous le conseil de mon père, j'ai enlevé la première fleur de chaque plant de poivron et aubergine. J'avais en effet constaté que les petits plants s'engagent sur l'alimentation de ce premier fruit et on du mal à faire venir les suivants. On perd un peu en précocité mais on gagne en production, c'est donc une stratégie des pays chauds.

J'ai encore 6 ou 7 plants de mon semis de tomates "Rio Grande" à repiquer, ils seront mûrs fin aout inch Allah. J'ai aussi des melons mais ils commencent à peine à pousser comme il faut : pas assez de chaleur jusqu'à maintenant ? Ils ont manqué aussi de la fumure que j'avais utilisé l'année dernière (une pelletée de compost par plant) avec succès.

Mes semis de salades, de blettes et de basilic sont sortis, il faut que je m'occupe des carottes, des fenouils et des betteraves avant qu'il ne soit pas trop tard (début juillet maximum), je sens que cette terre argileuse va être sport pour les carottes (j'ai acheté la variété "Berlicum" qui est assez vigoureuse), je vais les mettre sur une petite butte pour leur donner quelques chances de plus.

6 juin 2012

400 m² et presque 360°

Pour répondre au Lézard, oui le nouveau jardin est en route mais il est réduit au minimum syndical du jardinier estival ... tomates, salades, haricots, maïs, courges, courgettes, concombres, poivrons, aubergines, pois, feves, patates et autres oignons installés entre avril et mai sous une météo franchement soufflante et froide :  j'ai même replanté les melons, les plants avaient été malmenés par le vent froid. En mai, le temps a été beau, avec de la pluie et de la chaleur.

Nous sommes tout en haut d'un coteau, la vue est agréable vers la chapelle du hameau de l'autre coté du vallon, vers la mer de coteaux de l'Astarac et vers les Pyrénées. Sur le coteau, quand il fait moche, le vent souffle de l'Ouest. Et s'il fait sec, ça souffle de l'Est (l'Autan toulousain arrive jusqu'à ici) mais de ce coté le jardin est bien protégé. On sent plus le vent que dans la vallée, quelques habitants de la commune ont installé des éoliennes.

Coté flotte, nous avons une mare, un puits, une pompe dans son emballage et plusieurs centaines de mètres de gaine d'arrosage et de tuyaux divers ... il y a plus qu'à ! Pour l'instant j'ai arrosé un peu au tuyau et paillé avec les tontes de pelouse du verger attenant (3 vieux cerisiers et 3 vieux pruniers, miam!).


J'ai réduit la taille de jardin car j'ai trop de boulot par ailleurs et je ne pourrai pas m'en occuper aussi bien que l'année dernière. Il nous a été travaillé au tracteur sur un bout du parcelle agricole par un voisin, le sol est très argileux et basique, nickel pour faire des briques, mais j'ai des doutes sur la croissance des carottes... du coup, je ne me suis pas investi plus que ça. Mais la St Jean approche, il faudrait que je sème mes racines d'hiver bientôt ...

Enfin, le potager avance mais ce n'est pas tout à fait ça ... et Mr Chevreuil nous a fauché hier 50 salades. Décidément il les a trouvé a son goût ;-)

6 janv. 2012

Salud, Dinero y Amor : meilleurs voeux pour 2012

Que les cieux nous soient propices et les terres, fertiles en 2012!

Au retour des vacances de Noël les jours rallongent, quelques pissenlits fleurissent au chaud contre la maison, ... Au cœur de l'hiver, on a l'impression que le printemps n'est plus très loin. Comme disait le poète en catalan : "La nit és morta, i ja es fa clar" !



Cette nouvelle année n'arrive pas sans changements pour ce blog, car il est fort probable que l'on change de maison dans les semaines/mois à venir (on a une bonne piste).

je dois donc déménager le potager, remettre tout en état et je vais probablement rater en partie les semis de printemps (au moins que je puisse avoir accès au nouveau jardin assez tôt). On sera à seulement 5 km de notre maison actuelle mais sur un tout autre terroir que je vais devoir apprendre à travailler.

J'aurais dû appeler ce blog "le potager itinérant du midi" ;-)

30 nov. 2011

Au jardin en novembre : feves, pois, ail, oignon et petits fruits

Ce mois de novembre je n'aurai pas eu trop le temps d'écrire sur ce blog : la faute à trop de travail (arff!), pas mal de passage à la maison :-), et un petit weekend de 3 jours en Euskadi coté espagnol.

J'ai pourtant fait quelques travaux au jardin que je note avant d'oublier complétement les dates de réalisation ...

D'abord le semis des pois ("Carouby de Maussane, "Proval") et les fèves (Sevilla, Aguadulce) que j'avais fait sur butte le 23 octobre. La levée des fèves n'a pas été terrible, j'avais semé assez clair car je manquais un peu de semence et en plus j'ai eu des pertes. J'avais semé sur buttes pour pouvoir biner pendant l'hiver car les buttes sèchent toujours mieux que le sol plat. Mais comme il ne pleut pas vraiment depuis juillet, je me demande si c'était une bonne idée.

Ensuite, le 30 octobre j'avais planté sur butte des oignons "Rebouillon" et "Trebons", une centaine de chaque. J'ai finalisé la plantation des oignons quinze jours plus tard, avec une autre centaine d'oignons "Blanc de Paris", pas mal de cébettes (les oignons de l'année dernière qui font des repousses) et quelques bulbilles de "Mulhouse" qui me restaient.

Pour l'ail, j'ai planté sur butte vers le 20 novembre 1,5 kg environ de "Germidour" (du marché et de ma récolte) et 250 gr de "Thermidrome" (celui-ci certifié). J'ai aussi planté des échalotes grises, environ 300 gr. Il me reste à planter les échalotes "Longor", je n'ai pas encore eu le temps.

Ensuite, j'ai transplanté les framboisiers, cassissiers et groseilliers à un emplacement irrigable car ils ont beaucoup souffert du sec cette année. J'ai profité pour les diviser et j'ai planté autres 4 pieds de framboisiers "Heritage" achetés chez un pépiniériste du coin. J'ai mis en bouturage aussi des tiges ... ça fait du monde, chez les petits fruits.

En marge de tout ça, j'ai biné, bouturé des figuiers, biné et encore biné, mis quelques salades sous bâche, enlevé l'irrigation, semé de l'engrais vert qui n'a pas levé :-( et j'ai du retard sur la mise en place des tunnels, parce qu'il a commencé à geler le matin.

27 oct. 2011

Essai de culture de fenouil doux

Depuis début d'année, j'ai fait une série de semis avec du fenouil "Doux de Florence", la variété de base proposé par tous les catalogues de semences pour amateurs.

J'ai ainsi testé des semis en pot en janvier et avril, en pleine terre en mars, juin et juillet. Les résultats ne sont pas trop concluants. Le semis de janvier sous un petit tunnel nantais n'a pas décollé avant mars et a été facilement rattrapé par les semis suivants. Le semis de mars en pleine terre sous tunnel nantais a eu du mal à décoller aussi, comme tous les semis que j'avais fait à cette époque (à cause des températures fraîches et du sec?). Pour tous ces semis de hiver et printemps, je n'ai récolté grande chose, les bulbes étant trop petits au moment de la montaison.

Le semis de fin juin, qui a poussé bien mieux que les autres, a également fini par monter à fleur en août ! Les bulbes étaient un peu plus jolis mais encore trop petits.

Le semis de fin juillet est celui qui a donné les meilleurs résultats même si les bulbes restent trop petits à mon goût. J'ai semé en plus de "Doux de Florence", quelques mètres de "Tardivo di Sarno" pour comparer. Sans qu'il y ait des différences énormes, "Tardivo di Sarno" semble produire des bulbes à peu plus gros et plus ronds.
Ce dernier paramètre est important coté cuisine car les couches les plus tendres du bulbe sont celles qui sont le mieux enrobées par les couches extérieures. D'ailleurs, c'est marrant que dans certains catalogues l'on parle du "Doux de Florence" comme une variété "de qualité gustative exceptionnelle" alors que ça fait de tout petits bulbes plats et, en conséquence, plutôt fibreux et durs. 
Dans la photo j'ai mis les plus jolis "Tardivo di Sarno" en haut et les meilleurs "Doux de Florence" en bas (semis de juillet).  Je les ai butté un peu pour voir si ça les protège des gels qui arrivent, même si cette pratique les salit un peu.

Conclusion, il va falloir que j'investisse dans des semences d'une variété de fenouil un peu plus performante. L'année dernière j'avais planté des fenouils venant d'un producteur de plants et j'avais eu des fenouils énormes, je pense que c'est la variété qui est en cause (du moins en partie) dans mes résultats mitigés.
Le seul souci c'est que la variété "Doux de Florence" règne en maitre dans les étals des jardineries et dans les catalogues pour amateurs. Les autres possibilités sont limitées sauf dans le catalogue Baumaux qui reste bien fourni mais avec des prix parfois élevés. En tout cas, j'aimerais bien faire des fenouils au printemps pour compléter les fèves, pois et autres radis de cette époque, je vais regarder à nouveau les catalogues de semences et retenter cet hiver.

7 oct. 2011

30 sept. 2011

Encore des histoires de melons

En tout j'ai fait 2 plantations et 4 semis de melon. La première plantation devait avoir lieu avec mes plants de variétés non hybrides (BiauGerme, du Roc, Igor) vers la mi-mars. Mais finalement elle a eu lieu fin mars avec des plants du commerce car j'avais laissé bruler ma pépinière ... Les variétés plantés furent "Santon" et "F1 Major", toutes les deux sous tunnel chenille et sur feuille plastique, sans pincement et sans irrigation. Au niveau de la production, toutes les deux sont arrivés en même temps mi-juin avec 4-8 fruits par plants dont 80% de bon calibre (moins d'un Kg en général).

Santon nous a semblé vraiment au top niveau gustatif, très aromatique et sucré mais avec une texture filandreuse à pleine maturité différente de celles des hybrides dont le grain est plus fin et la chair plus consistante. Pour F1 Major, j'avoue n'avoir pas réussi à trouver le point de maturité idéal, à chaque fois ils était trop verts ou trop mûrs et du coup on en a gouté peu de bons melons de cette variété même s'ils étaient sucrés et fermes. Comme je vise justement à faire des variétés population et non pas des hybrides, ce n'est pas très grave. En tout cas avec ces douze pieds de melon on a eu des fruits depuis mi-juin jusqu'à fin juillet avec deux "vagues" de fruits mûrs. A la fin les plans étaient assez moches et pourtant les plants F1 Major nous ont fait quelques autres melons depuis début septembre alors que les plants n'ont pas été arrosés depuis ... jamais et qu'il n'a pas plu. Belle surprise.

Le premier semis fut celui déjà décrit dans mon billet d'hier. Ensuite j'ai fait une plantation fin avril avec des plants du marché de mon village. Les plants je les ai achetés à deux très vieux maraichers (80 ans?) qui gardent leurs graines depuis(je suppose) très long temps et qui font en parallèle, sur des sols argilo-calcaires, leur variété et quelques hybrides (cette année pas d'hybrides pour eux car ils avaient été mangés par les limaces). Je les ai planté sur feuille plastique (sans tunnel, ni taille ni arrosage sauf lors du semis) comme tout ce qui suivra. Les plants ont évolué de façon variable, la moitie ayant poussé vite et bien, les autres ont stagné. De fin-juillet à mi août chaque plant a fini par faire 1-3 fruits assez gros (1,5 kg voir plus) un peu côtelés, lises avec un gros "nombril" à l'opposé du pédoncule. Du point de vue gustatif, je les ai trouvé bons mais un peu moins aromatiques et sucrés que "Santon", plus filandreux. Il ne se conservent que 2-4 jours à peine mieux que les autres charentais essayés. Je suis allé mi-août acheter un melon de cette variété produit par les maraichers du marché. Il était bleu de bouillie bordelaise mais à part cela, il avait le même gout que les miens malgré les mises en gardes du vieux maraicher ("pas de melon dans les boulbènes!!"). Comme quoi, tout les variétés ne doivent pas réagir pareil au sol ou bien d'autres aspects sont intervenus (irrigation, fertilisation) pour faire deux melons aussi semblables dans des sols aussi différents.

Ensuite j'ai fait un semis début mai des mêmes caractéristiques que celui de mi-avril. J'ai eu un sacré souci sur ce semis car sous les plastique les mauvaises herbes (notamment le pourpier, la mercuriale, la renouée et autres amarantes), grâce aux pluies de juin et juillet, se sont développées au détriment des melons qui ont quasiment pas fait de fruits, petits et sans gout. Il est aussi vrai qu'ils ont été pénalisés par leur proximité avec la ligne de pommes de terre (à environ 1,5 m des plants de melon) car on moment de récolter celles-ci j'ai beaucoup dérangé les racines des plants de melon qui vont facilement à 2 m de chaque coté des plants.

Le semis suivant fut réalisé mi-mai avec des graines "peau de crapaud" que j'avais récupéré chez mon père en Andalousie il y a 3 ans. Comme dans le semis de mi-avril, les plants étaient plus costauds que ceux des variétés type charentais mais ils ont été rapidement d'une sorte d’anthracnose sur feuilles qui a dû plomber la croissance même si les plants semblaient toujours vigoureux. La concurrence des mauvaises herbes sous la feuille plastique a été aussi importante mais la vigueur des plants et le type de sol (plus propre et plus sec) a limité les dégâts. Les graines de mon père étaient hybridés, j'ai eu un peu de tout ce qui se fait en Espagne comme melon ! Les fruits étaient loin d'être aussi gros et sucrés au niveau du parallèle 38°N (1-2 kg pour les peau de crapaud ici contre jusqu'à 4 kg dans leur terroir d'origine) mais après quelques jours de stockage le gout est correcte. Les fruits ont été très sensibles aux coups de soleil, il faut impérativement les couvrir avec le feuillage pour les ombrer. Le feuillage est d'ailleurs moins important que dans les variétés type charentais. On en ramasse régulièrement mais la plupart sont toujours dans le potager.

Le dernier semis début juin fut fait avec des melons d'hiver de la variété "Tendral" et 2 pieds de melons "de Cavaillon" (de Sanrival) qui ressemble par son aspect à un melon ancien un peu côtelé, plutôt déprimé par les pôles, mais dont le goût est à rapprocher de la variété "Santon". On les récolte depuis début septembre, et ils ont fait 3-5 fruits par plant mais je pense que les derniers ne vont pas arriver à grossir comme il faut (manque d'eau). Les "Tendral" sont d'une variété espagnole à écorce noir, rugueuse et dure qui se garde après récolte jusqu'en mars. Je les ai connu enfant dans la maison de mon grand-oncle qui les pendait dans des filets au plafond de la remise ... ensuite je les ai gouté à nouveau il y a trois ans car mon père en avait semé et qu'il nous en a proposé pour le repas de Nouvel An. Ils étaient parfaits au niveau conservation et bien sucrés. Du coup, j'ai tenté ma chance mais il aurait fallu prévoir le coup et les semer plutôt (j'ai eu les graines fin mai ... je m'y suis pris un peu tard).

Voilà, ce fut l'été du melon (un peu trop d'ailleurs), ce sera l'automne du melon (au moins 20 melons peau de crapaud en stock) et peut-être on en mangera à Noël ;-)

En guise de conclusion, je pense que je vais continuer à faire des melons espagnols car on peut mieux gérer le stockage (ils se gardent entre 3 semaines et plusieurs moins selon les variétés). Pour les charentais, je vais essayer de me procurer des graines de "Santon" et voir ce que ça donne aux différentes dates de semis. Pour les autres variétés, je ne sais pas si recommencer tous les essais car je n'ai pas envie d'avoir à tailler pour avoir des fruits de qualité et seul "de Cavaillon" m'a semblé bon au niveau gustatif. J'ai aussi identifié une variété "Troubadour" qui est utilisé par les professionnel pour produire du plan amateur au même titre que "Santon". A suivre l'année prochaine ....

29 sept. 2011

Résultats de la culture de melons

J'ai essayé de mettre au propre quelques comptages réalisés sur mes plants de melon cet été :

Le comptage a été réalisé sur un semis en pleine terre réalisé mi-avril sous film plastique sans irrigation (mais pas mal d'eau en juillet) et sans taille. 

Les melons ont commencé à mûrir vers le 5-10 aout alors que nous étions en vacances, du coup j'ai compté facilement car tout (ou presque car j'avais dit aux voisins de se servir par eux-mêmes) était sur place à notre retour. On en a mangé quelques uns et on a été assez déçus niveau goût, notamment par les cantaloups. Comme on en avait vraiment beaucoup de melons, on pouvait se permettre d'en ouvrir 3 ou 4, les gouter et manger celui qui nous semblait le meilleur. On aurait eu du melon matin, midi et soir si l'on voulait! 

Je pense que j'aurais dû tailler les melons au moins une fois car la taille des fruits était vraiment petite, probablement parce qu'ils ont eu trop de fruits pour des melons sans irrigation. Le changement entre la sécheresse totale de mai, les pluies continues de juin-juillet et la chaleur excessive en août n'était pas faciles à gérer par les plants.

En ce qui concerne les melons jaune Canari, ils ont vraiment gagné à être stockés quelques jours car ils ont amélioré le taux de sucre par rapport au moment du test.

Par contre les peau de crapaud de ce semis de mi-avril n'ont pas été aussi bons que ceux des semis de mi-mai et fin mai qui ont, eux, été bien sucrés.

Tomates pour coulis : variété "Rio Grande" vs "Roma"

Cette année j'ai fait beaucoup de coulis, certains weekends je me suis même senti noyé dans le coulis ....

La faute, entre autres, revient aux tomates "Rio Grande" et "Roma" que j'avais abondamment planté (pour les Rio Grande) et semé (pour les Roma). Je ne sais pas combien de plants j'avais mais ils font une rangée de 50 mètres environ. Ces sont des "anciennes" variétés créées pour l'industrie et que ne sont plus utilisées depuis au moins 20 ans (voir document sur la culture de la tomate pour industrie)


Les tomates Rio Grande ont été plantés fin avril, les plants de mon cru n'étaient pas terribles mais j'ai eu peu de pertes. Les Roma ont été semés directement en terre mi mai et repiqués en deux fois début juin. J'ai commencé à ramasser des tomates Rio Grande fin-juillet, fin aout il n'y restait plus grande chose (j'ai arrêté l'irrigation) et arraché les plants vers le 10 septembre une fois la récolte complètement finalisée. Pour les Roma, on a eu des tomates vers la mi-aout et il y en a encore beaucoup, d'ailleurs ces sont les plus belles tomates en ce moment car les Marmande et Saint-Pierre souffraient beaucoup des rosées matinales (fentes, champignons).

Je n'ai pas taillé ni tuteuré les plants ni pris de disposition particulière sauf le buttage d'une partie des Roma un peu après plantation. L'écartement (de l'ordre de 80 cm entre rangs et 50 cm sur le rang) était peut-être un peu juste car les plants non taillés vont loin, au moins 1,2m aurait été mieux entre rangs pour laisser l'air circuler mieux. Dans ces conditions le buttage large des plants aurait eu plus de sens à mon avis.

J'ai traité au cuivrol léger une fois par mois début mai, juin et juillet mais mi-juillet le mildiou commençait à bien s'implanter en raison des pluies continues. Je me suis dit qu'il me faudrait traiter tous les 10-15 jours pour le stopper ... c'était trop pour moi, surtout que l'on croule sous les légumes. J'ai décidé d'arrêter tous les traitements fongicides dans le jardin depuis juillet.

Le mildiou qui s'est définitivement installé fin juillet a permis de diminuer un peu la récolte de tomates (merci le mildiou!). Les tomates Roma ont été plus sensibles au mildiou sur fruit (même verts) que les Rio Grande. Ceci a fait que 90% de la récolte de Roma a été perdue entre mi-aout et mi-septembre. Les plants très affectés se sont cependant remis de façon étonnante et ont produit des nouveaux fruits que l'on récolte maintenant (il n'y a plus plu depuis mi-aout, donc moins de mildiou). Les Rio Grande avait aussi été sévèrement touchés sur les feuilles mais les fruits étaient restés assez propres. Comme les plants étaient aussi sur la fin de leur développement (qui semble plus groupé que sur Roma), ils n'ont pas repris aussi vaillamment que Roma après l'attaque de mildiou.

Un autre accident de parcours, nous sommes partis en weekend lors de la mini-canicule du 21-23 aout, les fruits qui viraient vert-rouge ont été grillés coté soleil (idem pour les poivrons et melons). Il aurait fallu prévoir le coup, bien imbiber la terre pour contrecarrer l'excès de chaleur. Mais bon, un weekend en famille à l'océan passe devant les tomates !

Coté gout, je ne voit pas d'écart énorme, la peau de Roma est un peu plus fine, Rio Grande a un peu plus de chair (moins de jus) ...

Coté production, je n'ai pas fait de mesure précise de combien produit chaque variété de tomates. J'avais juste compté le nombre de fruits sur deux plants vigoureux de chaque variété (autour de 50 pour Roma, environ 60 pour Rio Grande) et pesé 10 fruits de chaque au pif. Rio Grande avait un léger avantage (plus de fruits et plus gros) de l'ordre du 15%-20%.

Pour quelqu'un qui ferait des hectares de tomates, 20% de plus est énorme, il laisserait tomber Roma directement. A ma très petite échelle, je vais tout de même ré-essayer à nouveau les deux l'année prochaine car la rapidité de réaction des plants Roma face au mildiou m'a surpris agréablement.

8 sept. 2011

Les terroirs du Sud-Ouest



Je suis tombé sur cet article ancien (1937) qui décrit les terroirs agricoles du Sud-Ouest. Dans les pages 534 à 536il fait le portrait de ce qui était l'agriculture dans le Gers. Apparemment ce n'était pas facile d'être "cultivateur" par ici ... on dirait le pays à la météo maudite!!

Vu l'année que l'on est en train d'endurer, l'auteur ne se trompe peut-être tant que ça. Encore aujourd'hui le revenu agricole dans le Gers est moitie inférieur à celui de la France et on ne voit guère de 4x4 neufs dans les campagnes. La faute au ciel ...

Riz doré

En espagnol on dit "en plus de cocu, battu" quand quelqu'un est dérangé et en plus on le fait payer le dérangement (comme quelqu'un qui découvrirait sa compagne avec un autre et se ferait taper par celui-ci). 

Cette phrase m'est venu à l'esprit en lisant un article sur la coopération avec le tiers-monde, on y parlait de l'impact de la Fondation Bill Gates dans le développement agricole. Je suis allé voir par curiosité leur site et j'ai découvert une page concernant le riz doré, riz créé pour être plus riche en vitamine A que le riz normal. En fait, il s'agit d'un riz OGM couleur jaune safran (idée marketing pour le marché indien?) pas forcement plus nutritif et, pour le moment, non commercialisable.

Personnellement, je n'ai rien contre Mr Gates mais c'est vrai qu'il doit être un peu tordu. Il vend partout dans la planète des logiciels en quasi-monopole à des prix trop élevés, il a été l'homme le plus riche-riche sur terre (style une année de revenus de Mr Gates égal aux budgets annuels de X pays africains). Et il investi son "fonds éthique" (sympa à lui d'en avoir un par ailleurs, c'est vrai) dans du riz OGM pour nourrir de gens qui manquent de vitamine A parce qu'ils sont tellement pauvres qu'ils ne peuvent pas se payer une carotte ou une tomate (car de la Sibérie au Congo, on fait de la tomate et de la carotte sous toutes les latitudes).

C'est vrai que sa contribution au riz doré  ne lui a pas couté très cher. Seulement 11,3 millions USD. C'est le bénéfice de Microsoft toutes les 6 heures.

La tanaisie, plante répulsive

Depuis 2 semaines j'ai l'impression, lorsque je suis au potager, qu'il y a comme une odeur de bête morte. J'ai cherché sans résultat un chat, un rat, en train de pourrir dans le potager. Le plus étonnant c'est que l'odeur est sensible sur une large frange du potager, j'imaginais même que ça sortait des galeries des campagnols !

J'ai réussi enfin à mettre la main sur la source de l'odeur nauséabonde : mes trois buissons de tanaisie en bordure du potager, achetés tout petits l'année dernière à Sommières. Ils fleurissent depuis 1 mois mais, comme il ne pleut pas depuis un moment, ce doit être maintenant qu'en séchant l'odeur devient plus forte. Je comprends mieux que l'on parle de plante répulsive.

Elle est, parait-il, aussi assez toxique et peut-être insecticide. Il y a pas mal de recettes sur Internet pour des purins et des décoctions aux milles vertus, mais je me pose des questions sur ce principe toxique, son extraction, conservation,etc, car je ne suis pas sûr que ça marche comme dans une décoction de prêle ou un purin d'orties. A suivre ... En attendant, je vais faire sécher mes plants.

16 août 2011

Le jardin potager en Cantabrie

Nous avons passé quelques jours de vacances dans la limite entre les régions de Cantabrie et des Asturies, à l'endroit où les versants des Picos de Europa vont plonger dans la Mer Cantabrique. Sur les marchés et lors des randonnées j'ai pu observer des nombreux jardins potagers et discuter avec quelques jardiniers et maraichers de cette région et montagneuse de l'Espagne verte.

Pendant ces vacances, à chaque fois que je regardais la météo c'était la même image : gros soleil partout en Espagne, sauf là où nous étions. En Cantabrie la pluie n'est jamais bien loin et les jours de chaleur estivale sont rares. Enfin, ça c'est en été car en hiver il parait que c'est pire... Il y a néanmoins des micro-climats sur des pentes bien exposées au sud sur des sols calcaires ou schisteux drénants où poussent vigne, cerisiers, chênes verts et liège et même citronniers (sur la frange littorale) !

Du coup, les jardins potagers d'été manquent des aubergines, melons et autres pastèques de mon pays d'Espagne du sud. Ici c'est le royaume des haricots à rames, la culture la plus visible dans le paysage des potagers familiaux. Point de haricot nain, les gousses proches du sol pourrissent avec la pluie. Grands amateurs de légumes secs, ils produisent surtout des haricots secs à manger en potée pendant l'hiver : des fabes (lingot blanc de la variété "Granja"), des haricots rouges type 'Tolosa' très appréciés, des "alubias pintas" (lingot blanc avec des veines rouges), des petits cocos jaunes (seulement dans les vallées "sèches" car nains), et j'en passe. Cette culture demande un peu de travail pour l'installation des piquets en noisetier qui tiendront les plants distribués en carré à 30 cm d'intervalle. Je crois qu'elle produit néanmoins plus de grains que les haricots nains : 3-4 kilos de grains secs pour 8-10 m².

Deuxième culture plébiscitée par le jardinier cantabrique, le chou non pommé type 'Asa de cantaro' dont on récolte les feuilles entières au fur et à mesure de la croissance de la plante. Cela fait, à la fin de la saison, des choux haut perchés sur leur longue tige, un peu comme des choux de Bruxelles après la récolte des pommes.

Autre culture intéressante, l'oignon rouge 'de Liébana' vendu sur les marchés d'aout à mai, donc de très bonne conservation. Il s'agit d'un gros oignon bien rouge et aplati.  Semé en pépinière en novembre sur la cote, il est repiqué en mars pour lui éviter les grosses pluies de l'hiver, et récolté enfin en juillet/aout. Ils font aussi des gros oignons doux jaunes type 'Babosa' à consommer verts car ils ne se gardent pas.

Deux cultures du soleil ont aussi place dans tous les potagers : les tomates et les poivrons. Cet été particulièrement pluvieux, les tomates (souvent des 'Marmande') peinent à murir début aout, les poivrons n'ont presque aucun fruit. Ces sont des poivrons à chair (à rôtir), ce qui pourrait s'expliquer (malgré la météo peu propice) par la proximité de la vallée de l'Ebro, ou des fins et petits, plus précoces, du type 'Guernika' (variété à frire du Pays Basque espagnol). Tomates et poivrons sont le plus souvent non verts mais bleus de bouillie bordelaise, le jardinier essaie de conjurer ainsi le mildiou qui guète.

Quelques concombres, quelques courges et salades complètent le panorama du potager familial classique. Je n'ai vu que peu de patates (déjà arrachées?), carottes ou navets (apparemment ce n'est pas courant) ... ni d'autre légume que ceux qui font partie du cocido montañés (seul "cocido" sans pois chiches de l'Espagne...) : comme ici dans le Midi de la France, les pépés qui font encore le jardin vont à l'essentiel. Puisque le terrain plat manque, les jardins sont petits, (moins de 200 m²), entourés de murs en pierre sèche (enfin, plutôt mouillée) pour les protéger des vaches omniprésentes (dont la belle 'Tudanca'), et je suppose que les rotations sont pratiquement inexistantes.

Les jardins incluent la plupart du temps quelques arbres fruitiers principalement des pêchers, les pommiers sont plutôt dans des pré-vergers et les vignes de table sont en espalier sur les façades des maisons ou contre des murets (bien bleues elles aussi). Des citronniers sont courants partout dans la zone littorale, avec même des petits champs de citronniers dans les endroits bien exposés

Un truc marrant, les vieux jardiniers utilisent encore des "abarcas", sorte de sabots montés sur trois talons en bois (rien à voir avec l'abarca des Baléars). Apparemment c'est nickel pour les terrains boueux , ça fait un bruit sympa sur terrain caillouteux, et finalement ce n'est pas très cher (22 € pour la partie en bois dans une quincaillerie à Panes). Coté bois aussi, on a vu les paniers en lames de châtaigner, omniprésents sur les marchés mais introuvables sur le terrain après tant de recherches (un seul vannier identifié à Barcena Mayor).

Mais attention : le jardin ne se fait qu'en été! L'hiver, il pleut trop pour que les légumes (hors chou)  tiennent dixit un jardinier de Barcena Mayor qui n'aime certainement pas (et je le comprends) se faire tremper le béret.

PS : merci à mes amis, à ma femme, aux enfants qui ont supporté avec stoïcisme mes excursions-ethnobotaniques-à-deux-balles pendant ces vacances, par ailleurs très sympas ;-)

Coulis avec les tomates du potager

Hier j'ai passé mon après-midi du 15 aout à faire du coulis avec une partie des tomates récoltées au retour des vacances, environ 17 kg de fruits.

J'ai changé de méthode pour la cuisine et pour la mise en pots. J'ai épépiné grossièrement les tomates que j'ai mis à cuire entières (avant je les écrasais fraîches avant cuisson). J'ai pu ainsi retirer une partie du jus rendu par les fruits (2 litres) et écourté considérablement le temps de cuisson nécessaire pour obtenir une consistance pas trop liquide. Ce jus  ou bouillon est d'ailleurs très gouteux et utilisable pour faire de la soupe, cuire des pâtes etc.

Ensuite j'ai enlevé un maximum de peaux de tomate (qui flottent sur le jus) et mouliné la chair directement dans la marmite ce qui a été plus rapide que de le faire dans le verre du mixeur pour un résultat plus ou moins équivalent. Ça m'a fait gagner énormément de temps. La mise en pots du coulis très chaud a été faite en bouteilles d'un litre, ça a été également plus rapide que de le faire en pots d'un demi-kilo et la bouteille convient à l'utilisation du coulis de tomate.

Pour la recette, j'ai fait :17 kg de tomates (surtout grappe mais aussi quelques 'Roma' et 'Marmande'), 500 gr d'oignons, un très gros bouquet de sarriette-sauge-origan, 2 piments secs, un filet d'huile d'olive extra vierge bio de Sierra Morena, et 15 cuillères à café de sel (pour contribuer à la conservation).

On en obtient après 2-3 heures de boulot, 9,5 litres de coulis et 2 de bouillon.

Après coup, le gout me semble assez bon, pas trop chargé en aromates et légèrement salé. Le seul hic s'est la présence de peaux et de pépins car je n'ai pas tamisé ... mais bon, comme on dit, "c'est la garantie de sa qualité artisanale".

Il faut que je fasse encore 2-3 fois autant de bouteilles et on en aura assez pour notre consommation annuelle et pour en offrir quelques unes. On verra si l'on y arrive car le mildiou semble vraiment virulent en ce moment ...