30 sept. 2011

Encore des histoires de melons

En tout j'ai fait 2 plantations et 4 semis de melon. La première plantation devait avoir lieu avec mes plants de variétés non hybrides (BiauGerme, du Roc, Igor) vers la mi-mars. Mais finalement elle a eu lieu fin mars avec des plants du commerce car j'avais laissé bruler ma pépinière ... Les variétés plantés furent "Santon" et "F1 Major", toutes les deux sous tunnel chenille et sur feuille plastique, sans pincement et sans irrigation. Au niveau de la production, toutes les deux sont arrivés en même temps mi-juin avec 4-8 fruits par plants dont 80% de bon calibre (moins d'un Kg en général).

Santon nous a semblé vraiment au top niveau gustatif, très aromatique et sucré mais avec une texture filandreuse à pleine maturité différente de celles des hybrides dont le grain est plus fin et la chair plus consistante. Pour F1 Major, j'avoue n'avoir pas réussi à trouver le point de maturité idéal, à chaque fois ils était trop verts ou trop mûrs et du coup on en a gouté peu de bons melons de cette variété même s'ils étaient sucrés et fermes. Comme je vise justement à faire des variétés population et non pas des hybrides, ce n'est pas très grave. En tout cas avec ces douze pieds de melon on a eu des fruits depuis mi-juin jusqu'à fin juillet avec deux "vagues" de fruits mûrs. A la fin les plans étaient assez moches et pourtant les plants F1 Major nous ont fait quelques autres melons depuis début septembre alors que les plants n'ont pas été arrosés depuis ... jamais et qu'il n'a pas plu. Belle surprise.

Le premier semis fut celui déjà décrit dans mon billet d'hier. Ensuite j'ai fait une plantation fin avril avec des plants du marché de mon village. Les plants je les ai achetés à deux très vieux maraichers (80 ans?) qui gardent leurs graines depuis(je suppose) très long temps et qui font en parallèle, sur des sols argilo-calcaires, leur variété et quelques hybrides (cette année pas d'hybrides pour eux car ils avaient été mangés par les limaces). Je les ai planté sur feuille plastique (sans tunnel, ni taille ni arrosage sauf lors du semis) comme tout ce qui suivra. Les plants ont évolué de façon variable, la moitie ayant poussé vite et bien, les autres ont stagné. De fin-juillet à mi août chaque plant a fini par faire 1-3 fruits assez gros (1,5 kg voir plus) un peu côtelés, lises avec un gros "nombril" à l'opposé du pédoncule. Du point de vue gustatif, je les ai trouvé bons mais un peu moins aromatiques et sucrés que "Santon", plus filandreux. Il ne se conservent que 2-4 jours à peine mieux que les autres charentais essayés. Je suis allé mi-août acheter un melon de cette variété produit par les maraichers du marché. Il était bleu de bouillie bordelaise mais à part cela, il avait le même gout que les miens malgré les mises en gardes du vieux maraicher ("pas de melon dans les boulbènes!!"). Comme quoi, tout les variétés ne doivent pas réagir pareil au sol ou bien d'autres aspects sont intervenus (irrigation, fertilisation) pour faire deux melons aussi semblables dans des sols aussi différents.

Ensuite j'ai fait un semis début mai des mêmes caractéristiques que celui de mi-avril. J'ai eu un sacré souci sur ce semis car sous les plastique les mauvaises herbes (notamment le pourpier, la mercuriale, la renouée et autres amarantes), grâce aux pluies de juin et juillet, se sont développées au détriment des melons qui ont quasiment pas fait de fruits, petits et sans gout. Il est aussi vrai qu'ils ont été pénalisés par leur proximité avec la ligne de pommes de terre (à environ 1,5 m des plants de melon) car on moment de récolter celles-ci j'ai beaucoup dérangé les racines des plants de melon qui vont facilement à 2 m de chaque coté des plants.

Le semis suivant fut réalisé mi-mai avec des graines "peau de crapaud" que j'avais récupéré chez mon père en Andalousie il y a 3 ans. Comme dans le semis de mi-avril, les plants étaient plus costauds que ceux des variétés type charentais mais ils ont été rapidement d'une sorte d’anthracnose sur feuilles qui a dû plomber la croissance même si les plants semblaient toujours vigoureux. La concurrence des mauvaises herbes sous la feuille plastique a été aussi importante mais la vigueur des plants et le type de sol (plus propre et plus sec) a limité les dégâts. Les graines de mon père étaient hybridés, j'ai eu un peu de tout ce qui se fait en Espagne comme melon ! Les fruits étaient loin d'être aussi gros et sucrés au niveau du parallèle 38°N (1-2 kg pour les peau de crapaud ici contre jusqu'à 4 kg dans leur terroir d'origine) mais après quelques jours de stockage le gout est correcte. Les fruits ont été très sensibles aux coups de soleil, il faut impérativement les couvrir avec le feuillage pour les ombrer. Le feuillage est d'ailleurs moins important que dans les variétés type charentais. On en ramasse régulièrement mais la plupart sont toujours dans le potager.

Le dernier semis début juin fut fait avec des melons d'hiver de la variété "Tendral" et 2 pieds de melons "de Cavaillon" (de Sanrival) qui ressemble par son aspect à un melon ancien un peu côtelé, plutôt déprimé par les pôles, mais dont le goût est à rapprocher de la variété "Santon". On les récolte depuis début septembre, et ils ont fait 3-5 fruits par plant mais je pense que les derniers ne vont pas arriver à grossir comme il faut (manque d'eau). Les "Tendral" sont d'une variété espagnole à écorce noir, rugueuse et dure qui se garde après récolte jusqu'en mars. Je les ai connu enfant dans la maison de mon grand-oncle qui les pendait dans des filets au plafond de la remise ... ensuite je les ai gouté à nouveau il y a trois ans car mon père en avait semé et qu'il nous en a proposé pour le repas de Nouvel An. Ils étaient parfaits au niveau conservation et bien sucrés. Du coup, j'ai tenté ma chance mais il aurait fallu prévoir le coup et les semer plutôt (j'ai eu les graines fin mai ... je m'y suis pris un peu tard).

Voilà, ce fut l'été du melon (un peu trop d'ailleurs), ce sera l'automne du melon (au moins 20 melons peau de crapaud en stock) et peut-être on en mangera à Noël ;-)

En guise de conclusion, je pense que je vais continuer à faire des melons espagnols car on peut mieux gérer le stockage (ils se gardent entre 3 semaines et plusieurs moins selon les variétés). Pour les charentais, je vais essayer de me procurer des graines de "Santon" et voir ce que ça donne aux différentes dates de semis. Pour les autres variétés, je ne sais pas si recommencer tous les essais car je n'ai pas envie d'avoir à tailler pour avoir des fruits de qualité et seul "de Cavaillon" m'a semblé bon au niveau gustatif. J'ai aussi identifié une variété "Troubadour" qui est utilisé par les professionnel pour produire du plan amateur au même titre que "Santon". A suivre l'année prochaine ....

29 sept. 2011

Résultats de la culture de melons

J'ai essayé de mettre au propre quelques comptages réalisés sur mes plants de melon cet été :

Le comptage a été réalisé sur un semis en pleine terre réalisé mi-avril sous film plastique sans irrigation (mais pas mal d'eau en juillet) et sans taille. 

Les melons ont commencé à mûrir vers le 5-10 aout alors que nous étions en vacances, du coup j'ai compté facilement car tout (ou presque car j'avais dit aux voisins de se servir par eux-mêmes) était sur place à notre retour. On en a mangé quelques uns et on a été assez déçus niveau goût, notamment par les cantaloups. Comme on en avait vraiment beaucoup de melons, on pouvait se permettre d'en ouvrir 3 ou 4, les gouter et manger celui qui nous semblait le meilleur. On aurait eu du melon matin, midi et soir si l'on voulait! 

Je pense que j'aurais dû tailler les melons au moins une fois car la taille des fruits était vraiment petite, probablement parce qu'ils ont eu trop de fruits pour des melons sans irrigation. Le changement entre la sécheresse totale de mai, les pluies continues de juin-juillet et la chaleur excessive en août n'était pas faciles à gérer par les plants.

En ce qui concerne les melons jaune Canari, ils ont vraiment gagné à être stockés quelques jours car ils ont amélioré le taux de sucre par rapport au moment du test.

Par contre les peau de crapaud de ce semis de mi-avril n'ont pas été aussi bons que ceux des semis de mi-mai et fin mai qui ont, eux, été bien sucrés.

Tomates pour coulis : variété "Rio Grande" vs "Roma"

Cette année j'ai fait beaucoup de coulis, certains weekends je me suis même senti noyé dans le coulis ....

La faute, entre autres, revient aux tomates "Rio Grande" et "Roma" que j'avais abondamment planté (pour les Rio Grande) et semé (pour les Roma). Je ne sais pas combien de plants j'avais mais ils font une rangée de 50 mètres environ. Ces sont des "anciennes" variétés créées pour l'industrie et que ne sont plus utilisées depuis au moins 20 ans (voir document sur la culture de la tomate pour industrie)


Les tomates Rio Grande ont été plantés fin avril, les plants de mon cru n'étaient pas terribles mais j'ai eu peu de pertes. Les Roma ont été semés directement en terre mi mai et repiqués en deux fois début juin. J'ai commencé à ramasser des tomates Rio Grande fin-juillet, fin aout il n'y restait plus grande chose (j'ai arrêté l'irrigation) et arraché les plants vers le 10 septembre une fois la récolte complètement finalisée. Pour les Roma, on a eu des tomates vers la mi-aout et il y en a encore beaucoup, d'ailleurs ces sont les plus belles tomates en ce moment car les Marmande et Saint-Pierre souffraient beaucoup des rosées matinales (fentes, champignons).

Je n'ai pas taillé ni tuteuré les plants ni pris de disposition particulière sauf le buttage d'une partie des Roma un peu après plantation. L'écartement (de l'ordre de 80 cm entre rangs et 50 cm sur le rang) était peut-être un peu juste car les plants non taillés vont loin, au moins 1,2m aurait été mieux entre rangs pour laisser l'air circuler mieux. Dans ces conditions le buttage large des plants aurait eu plus de sens à mon avis.

J'ai traité au cuivrol léger une fois par mois début mai, juin et juillet mais mi-juillet le mildiou commençait à bien s'implanter en raison des pluies continues. Je me suis dit qu'il me faudrait traiter tous les 10-15 jours pour le stopper ... c'était trop pour moi, surtout que l'on croule sous les légumes. J'ai décidé d'arrêter tous les traitements fongicides dans le jardin depuis juillet.

Le mildiou qui s'est définitivement installé fin juillet a permis de diminuer un peu la récolte de tomates (merci le mildiou!). Les tomates Roma ont été plus sensibles au mildiou sur fruit (même verts) que les Rio Grande. Ceci a fait que 90% de la récolte de Roma a été perdue entre mi-aout et mi-septembre. Les plants très affectés se sont cependant remis de façon étonnante et ont produit des nouveaux fruits que l'on récolte maintenant (il n'y a plus plu depuis mi-aout, donc moins de mildiou). Les Rio Grande avait aussi été sévèrement touchés sur les feuilles mais les fruits étaient restés assez propres. Comme les plants étaient aussi sur la fin de leur développement (qui semble plus groupé que sur Roma), ils n'ont pas repris aussi vaillamment que Roma après l'attaque de mildiou.

Un autre accident de parcours, nous sommes partis en weekend lors de la mini-canicule du 21-23 aout, les fruits qui viraient vert-rouge ont été grillés coté soleil (idem pour les poivrons et melons). Il aurait fallu prévoir le coup, bien imbiber la terre pour contrecarrer l'excès de chaleur. Mais bon, un weekend en famille à l'océan passe devant les tomates !

Coté gout, je ne voit pas d'écart énorme, la peau de Roma est un peu plus fine, Rio Grande a un peu plus de chair (moins de jus) ...

Coté production, je n'ai pas fait de mesure précise de combien produit chaque variété de tomates. J'avais juste compté le nombre de fruits sur deux plants vigoureux de chaque variété (autour de 50 pour Roma, environ 60 pour Rio Grande) et pesé 10 fruits de chaque au pif. Rio Grande avait un léger avantage (plus de fruits et plus gros) de l'ordre du 15%-20%.

Pour quelqu'un qui ferait des hectares de tomates, 20% de plus est énorme, il laisserait tomber Roma directement. A ma très petite échelle, je vais tout de même ré-essayer à nouveau les deux l'année prochaine car la rapidité de réaction des plants Roma face au mildiou m'a surpris agréablement.

8 sept. 2011

Les terroirs du Sud-Ouest



Je suis tombé sur cet article ancien (1937) qui décrit les terroirs agricoles du Sud-Ouest. Dans les pages 534 à 536il fait le portrait de ce qui était l'agriculture dans le Gers. Apparemment ce n'était pas facile d'être "cultivateur" par ici ... on dirait le pays à la météo maudite!!

Vu l'année que l'on est en train d'endurer, l'auteur ne se trompe peut-être tant que ça. Encore aujourd'hui le revenu agricole dans le Gers est moitie inférieur à celui de la France et on ne voit guère de 4x4 neufs dans les campagnes. La faute au ciel ...

Riz doré

En espagnol on dit "en plus de cocu, battu" quand quelqu'un est dérangé et en plus on le fait payer le dérangement (comme quelqu'un qui découvrirait sa compagne avec un autre et se ferait taper par celui-ci). 

Cette phrase m'est venu à l'esprit en lisant un article sur la coopération avec le tiers-monde, on y parlait de l'impact de la Fondation Bill Gates dans le développement agricole. Je suis allé voir par curiosité leur site et j'ai découvert une page concernant le riz doré, riz créé pour être plus riche en vitamine A que le riz normal. En fait, il s'agit d'un riz OGM couleur jaune safran (idée marketing pour le marché indien?) pas forcement plus nutritif et, pour le moment, non commercialisable.

Personnellement, je n'ai rien contre Mr Gates mais c'est vrai qu'il doit être un peu tordu. Il vend partout dans la planète des logiciels en quasi-monopole à des prix trop élevés, il a été l'homme le plus riche-riche sur terre (style une année de revenus de Mr Gates égal aux budgets annuels de X pays africains). Et il investi son "fonds éthique" (sympa à lui d'en avoir un par ailleurs, c'est vrai) dans du riz OGM pour nourrir de gens qui manquent de vitamine A parce qu'ils sont tellement pauvres qu'ils ne peuvent pas se payer une carotte ou une tomate (car de la Sibérie au Congo, on fait de la tomate et de la carotte sous toutes les latitudes).

C'est vrai que sa contribution au riz doré  ne lui a pas couté très cher. Seulement 11,3 millions USD. C'est le bénéfice de Microsoft toutes les 6 heures.

La tanaisie, plante répulsive

Depuis 2 semaines j'ai l'impression, lorsque je suis au potager, qu'il y a comme une odeur de bête morte. J'ai cherché sans résultat un chat, un rat, en train de pourrir dans le potager. Le plus étonnant c'est que l'odeur est sensible sur une large frange du potager, j'imaginais même que ça sortait des galeries des campagnols !

J'ai réussi enfin à mettre la main sur la source de l'odeur nauséabonde : mes trois buissons de tanaisie en bordure du potager, achetés tout petits l'année dernière à Sommières. Ils fleurissent depuis 1 mois mais, comme il ne pleut pas depuis un moment, ce doit être maintenant qu'en séchant l'odeur devient plus forte. Je comprends mieux que l'on parle de plante répulsive.

Elle est, parait-il, aussi assez toxique et peut-être insecticide. Il y a pas mal de recettes sur Internet pour des purins et des décoctions aux milles vertus, mais je me pose des questions sur ce principe toxique, son extraction, conservation,etc, car je ne suis pas sûr que ça marche comme dans une décoction de prêle ou un purin d'orties. A suivre ... En attendant, je vais faire sécher mes plants.