24 juin 2011

Mes deux grand-parents

Un poème de Nicolas Guillén  :

Balada de los dos abuelos
Sombras que sólo yo veo,
me escoltan mis dos abuelos.
Lanza con punta de hueso,
tambor de cuero y madera:
mi abuelo negro.
Gorguera en el cuello ancho,
gris armadura guerrera:
mi abuelo blanco.
Pie desnudo, torso pétreo
los de mi negro;
pupilas de vidrio antártico
las de mi blanco!
Africa de selvas húmedas
y de gordos gongos sordos...
--¡Me muero!
(Dice mi abuelo negro.)
Aguaprieta de caimanes,
verdes mañanas de cocos...
--¡Me canso!
(Dice mi abuelo blanco.)
Oh velas de amargo viento,
galeón ardiendo en oro...
--¡Me muero!
(Dice mi abuelo negro.)
¡Oh costas de cuello virgen
engañadas de abalorios...!
--¡Me canso!
(Dice mi abuelo blanco.)
¡Oh puro sol repujado,
preso en el aro del trópico;
oh luna redonda y limpia
sobre el sueño de los monos!
¡Qué de barcos, qué de barcos!
¡Qué de negros, qué de negros!
¡Qué largo fulgor de cañas!
¡Qué látigo el del negrero!
Piedra de llanto y de sangre,
venas y ojos entreabiertos,
y madrugadas vacías,
y atardeceres de ingenio,
y una gran voz, fuerte voz,
despedazando el silencio.
¡Qué de barcos, qué de barcos,
qué de negros!
Sombras que sólo yo veo,
me escoltan mis dos abuelos.
Don Federico me grita
y Taita Facundo calla;
los dos en la noche sueñan
y andan, andan.
Yo los junto.
--¡Federico!
¡Facundo!   Los dos se abrazan.
Los dos suspiran.   Los dos
las fuertes cabezas alzan;
los dos del mismo tamaño,
bajo las estrellas altas;
los dos del mismo tamaño,
ansia negra y ansia blanca,
los dos del mismo tamaño,
gritan, sueñan, lloran, cantan.
Sueñan, lloran, cantan.
Lloran, cantan.
¡Cantan!
 
Je l'avais découvert dans une rumba d'Enrique Morente, l'explication en français est sur ce blog. La traduction du début du poème :
 
Des ombres que seul je vois,
mes deux grand-parents me protègent.
Lance avec une pointe en os,
tambour en cuir et bois:
mon grand-père noir.
Gorgerin dans son cou large,
grise armure guerrière:
mon grand père blanc.
Pied nu, torse de pierre
ceux du noir;
Pupilles de verre antarctique
celles du blanc! [...]

Que c'est bien d'avoir deux grand-parents, de ne pas être tout à fait "blanc" ni tout à fait "noir" ... :-)

23 juin 2011

Pommes de terre Bleu d'Auvergne, Monalisa, Vitelotte

Après trois mois de culture, je voulais voir à quoi ressemblent mes patates. On mange des Monalisa depuis 3 semaines, mais pour les Bleu d'Auvergne et les Vitelotte, cette semaine fut celle de leur coming-out. J'ai donc fait comme pour l'ail et j'ai tiré quelques plants pour voir de quoi ça avait l'air. J'ai choisi au hasard un plant de chaque variété au milieu du sillon et j'en ai sorti tous les tubercules.

Pour Monalisa, ma variété "historique", les patates étaient vraiment grosses, environ 7-8 patates qui ont fait 1,300 Kg au total. Elles ne sont pas encore tout à fait fermes, il faut encore atteindre 2 ou 3 semaines pour les récolter. Le feuillage est très taché de mildiou depuis début juin mais pas fané. Il serait peut-être prudent de le faucher pour éviter de contaminer les tubercules ... il faut que je me renseigne.

Les Bleu d'Auvergne viennent d'une productrice bio du marché de Die. J'avais flashé sur le bleu des patates et j'en avait acheté 3 kilos pour en faire de la semence car elle m'avait dit que les plants n'avaient pas été malades (et oui, je crois ce que l'on me dit!). Début février elles avaient des jolis germes et elles ont été les premières à sortir de terre 10 jours après la plantation. Leur feuillage était plus développé que celui des autres variétés. Pour un plant, j'ai sorti 1,700 Kg pour 15 tubercules environ. Le feuillage est beau en général, mais quelques tiges se sont déchirées à leur base à cause de leur poids.

Les Vitelotte viennent d'un supermarché (pas bio), elles coutaient très très cher (environ 6€/Kg) j'avais juste pris une dizaine de tubercules pour essayer de les semer. Elles ont eu du mal à germer, à pousser, elles ont pris le mildiou dès qu'il est passé par là ... je comprends mieux le prix de vente. Sur un joli plant, j'ai eu 500 gr pour 13 tubercules. Autant de patates que pour la Bleu d'Auvergne mais trois fois moins de poids.

Coté cuisine, j'ai juste gouté la Monalisa et la Vitelotte. La première est pour moi une patate qui est bonne partout, je trouve qu'elle a bon gout et surtout une bonne texture, ni croquante ni farineuse (je n'aime pas trop ni l'un ni l'autre). La vitelotte est une patate à regarder, de préférence crue car sa chair est bleu très foncée et  veinée de blanc. Une fois cuite, le bleu devient plus clair et l'on ne voit plus trop les veines. A différence de la Monalisa, la peau de la Vitelotte est très épaisse et désagréable à manger  ... mais, ô malheur, difficile à éplucher sur des tubercules petits et biscornus. J'avais gouté la Bleu d'Auvergne au moins de l'achat des semences à Die mais elle ne m'a pas laissé de souvenir impérissable pour le bon ou le mauvais.

J'ai oublié de parler des traitements phyto, j'ai juste passé une fois de la bouillie bordelaise après la grosse pluie de début juin (il pleut un peu tous les 3-4 jours depuis ...).

Et pour le souvenir une petite image des trois patates avec la plus grosse et la plus petite patate trouvé dans chaque pied et une patate moyenne (je crois que j'ai mis une "patate moyenne" trop petite pour Monalisa). A gauche les Vitelotte, dans le centre les Bleu d'Auvergne, à droite les Monalisa.



Et là je me dis : 20 mètres linéaires de Monalisa, ça fait au moins 50 plants, ça fait au moins 50-60 kilos de patates. Il va falloir manger de la purée !

22 juin 2011

Première salade de tomate de l'été

Cette année, l'été semble plein de promesses ;-) 21 juin et ils nous offre déjà notre première salade de tomates du jardin (première salade de tomates tout court car nous n'en avions pas encore acheté non plus). Les années précédentes ça nous arrivait plutôt début juillet ...

Bon, ces 4 tomates n'étaient pas encore 100% mûres mais ça allait pour une salade rafraichissante juste assaisonnée à l'huile d'olive. Les plants que ont produit ses fruits sont des hybrides F1 avaient été plantés fin mars sous tunnel nantais et sur feuille plastique, et sont depuis début mai à l'air libre. Je n'ai pas taillé (car les plants ne sont pas palissés) ce qui a dû retarder la production. J'ai traité une fois à la bouillie bordelaise fin mai (quand les patates ont pris le mildiou) et l'état sanitaire des plants est bon. J'ai arrosé les plants 5-6 fois au tuyau en avril et mai, rien depuis car il pleut un peu.

J'ai vu que on a 2-3 aubergines et poivrons aussi prêts à cueillir, je n'attends plus que les melons se décident à finir de mûrir pour être comblé ...

21 juin 2011

Fraises "Charlotte" et "Cirafine"

La récolte des fraises bat son plein depuis 15 jours mais aujourd'hui elle fut mémorable. C'est un peu normal car ça fait quatre jours que je n'avais rien récolté mais, tout de même, 1 kilo et demi de fraises! Je sais pas si c'est un bon rendement ou pas mais ça en fait beaucoup de fraises à manger avant la prochaine récolte.

Je n'imaginais pas que des fraises bio pouvaient devenir aussi grosses. Pour moi, les grosses fraises étaient sans goût et arrivaient de Huelva en fevrier-mars pour disparaitre un peu plus tard et laisser place à la gariguette provençale ou garonnaise. Mais non, elle est là, dans notre jardin, la grosse fraise aromatique, sucrée et bio !

En fait, le véritable décollage de la production de fraises a eu lieu suite à l'installation de l'arrosage goute à goute mi-mai. Les plants ont pris ses aises, ils ont fleurit de façon plus abondante et les fraises ont triplé leur taille.

Sans doute que les variétés remontantes choisies ("Charlotte" et "Cirafine") ont aussi leur part dans cette success story. Lorsque l'on achète des fraisiers en jardinerie, on se fie à l'étiquette ou à l'avis du pépiniériste (elles sont rouges et .... bonnes!!), on saura après si l'on a bien choisi ou pas.

Ces deux-là je les avais déjà gouté dans les marchés de producteurs (en général il mettent le nom de la variété) et leur goût, présentation et taille de fruit me plaisaient bien. J'ai trouvé ensuite les plants au marché de la Mosson à Montpellier. Après plantation, il n'y a presque aucun qui soit mort (j'en ai arraché un dernièrement car il semblait atteint d'un virus).


Je suis en train de laisser pousser les stolons pour agrandir la plantation de fraisiers à la fin de l'automne. Je voudrais aussi récupérer une troisième variété, probablement une plus hâtive style "gariguette" pour voir ce que ça donne dans mes conditions de culture. En attendant, je continue la récolte, l'arrachage des nombreuses mauvaises herbes et les arrosages. Ces derniers n'ont pas eu lieu depuis longtemps car les petites pluies sont toujours d'actualité dans la région mais je vois que j'aurais dû arroser car quelques fruits trop exposés ont pourrit coté soleil.



Voilà une image des deux variétés de fraise : "Cirafine" à gauche et "Charlotte" à droite. Celle en bas à gauche fait 6 cm de la pointe du fruit au "collet" !

17 juin 2011

Semence d'ail certifiée et semence maison

Une fois de plus, j'ai essayé d'utiliser pour la culture de l'ail des semences certifiées et des semences "maison", c'est-à-dire, des têtes d'ail destinées à la consommation.

Cette fois-ci, j'avais acheté 1 kg de semence certifiée de la variété Germidour à Gamm Vert, 500 gr d'ail violet (Germidour normalement) dans un marché du Gers, et 500 gr d'ail blanc de la Drome (confirmé Messidrome par le producteur) au marché de Die.  La taille des caïeux de l'ail des marchés était, dans les deux cas, bien plus importante que celle des gousses de la semence certifiée.

A la récolte, pour la même variété, difficile de dire quels plants sont issus de la semence certifiée ou de l'ail alimentaire. Comme j'étais à la bourre, je n'ai pas fait des grandes mesures. J'ai juste pris cinq têtes de façon aléatoire de chaque origine sur une portion de ma planche relativement homogène.

L'analyse visuelle de l'échantillon ne laisse pas voir de grands écarts mais un léger avantage à la variété du marché :


La pesée donnait 150 gr pour la semence certifiée (à droite de l'image) et 185 pour la semence du marché.

Pour l'année prochaine, je vais voir si je peux acheter de la semence certifiée ailleurs qu'en jardinerie car celle que l'on y trouve a des caïeux vraiment petits et les plants produits ne peuvent pas être très gros non plus. J'ai gardé aussi mes plus belles têtes d'ail (presque 1 kg) pour les planter l'année prochaine. Je ne sais pas bien distinguer virus et autres saloperies, j'espère que ma semence n'en est pas trop infectée.

Quand récolter l'ail?

Il y a 15 jours, je ne savais pas vraiment quand allais-je récolter l'ail. Ce que je savais c'est que, pour deux fois à Montpellier, je l'avais récolté trop tard et que cette année, dans le Gers, il fait assez humide depuis début juin après une grande sécheresse. Les plants étaient déjà en train de sécher quand les pluies ont démarré, j'ai eu peur de me retrouver avec des pourritures qui s'installent sur les peaux extérieures et tâchent les gousses. C'est ce qui m'arrive sur les oignons "Blanc de Paris" qui sont déjà secs mais en terre

Il est vrai que je préfère laisser à la Nature le temps de mûrir ses fruits, surtout si ceux-là son censés être stockés pendant des mois par la suite. Or, les années précedentes, à force d'attendre, les bulbes ont attiré les larves de hanneton et ont été couverts de champignons. Cette année, je ne voulais pas me laisser surprendre.

Une fois que les gousses son bien formées, quand récolter ? J'ai trouvé quelques pistes :
  • J'ai d'abord posé la question à mon père (qu'il a fait des belles récoltes d'ail dans son jardin), pour qu'il faut arracher dès que les gousses sont bien formées et que les feuilles supérieurs du plant sèchent car à partir de ce moment le bulbe ne grossit guère plus;
  • Plusieurs informations trouvées sur Internet vont dans le même sens : attendre que le plant soit sec sur 2/3 de sont hauteur (1/3 sur d'autres sites), que la 5ème feuille soit sèche etc;
  • Un agriculteur me disait qu'on laisse le plant sécher mais qu'il faut s'assurer que les 3 dernières peaux du bulbe soient encore fraîches au moment de la récolte pour garantir une bonne présentation;
  • Enfin, on pourrait mesurer le taux de sucre et récolter lorsque celui-ci est maximal, ce qui correspond à la fin de la phase de grossissement du bulbe....
Enfin, toutes ces méthodes se rejoignent : il faut pas trop attendre (risques sanitaires, ravageurs, mauvaise présentation du fruit) et il faut que le plant ait commencé son processus naturel de séchage (il a donc arrivé à maturité).

Ensuite, ce qui est essentiel est de bien sécher les bulbes car c'est ça qui détermine la conservation. Il faut laisser sécher au soleil, juste déposés sur la terre, autant que possible en fonction de la météo (ça ne craint rien...sauf encore les hannetons voraces qui grignoteront le coté qui touche la terre!!). Après on fait des bottes et on les entrepose dans un hangar, garage etc bien aéré pour qu'il continue à perdre de l'humidité (jusqu'à 50% du poids initial). Plus le milieu est sec, mieux ça se gardera.

J'ai ainsi arraché mon ail le weekend dernier entre deux jours de grisaille et mis à sécher à couvert (et pas au soleil) pour éviter que les averses le mouillent. Il a bien séché en une semaine, il faut que je trouve un coin pour le garder ensuite.

La récolte a été bonne, presque 14 kg d'ail sur 20 m² environ, ça fait 6-7 kg d'ail par kg de semence. Par contre, pas de gros calibres, les têtes sont pas très grandes. Il va falloir s'armer de patience pour éplucher ! 

10 juin 2011

Le jardin potager en avril et en juin

Cette année je n'ai pas fait beaucoup de photos du potager, manque de temps ou de motivation, plus que j'ai qu'un appareil photo qui est toujours perdu: c'est vrai, on dirait qu'il se cache depuis le déménagement ou c'est juste que la maison est trop bordélique et qu'il faut ranger davantage .... Je sais que je vais regretter le manque d'images l'année prochaine quand je me dirai "comment avait marché le semis de carottes de février? Ou c'était en mars que je l'avais fait finalement?".

Mon ami Marc, qui a un appareil photo conséquent, avait fait quelques photos début avril dans le potager. Il les avait fait à ma demande (insistante), car le jardinage ne l'inspire pas vraiment sauf pour la dégustation :-) Je les avais oubliées, et j'avais oublié comment c'était déjà sec, ultra-sec à l'époque. J'avais oublié que j'avais dû protéger les plantations avec un voile d'ombrage car ils séchaient sur place. Je ne le savais pas mais on battait alors le record historique de température maximale pour un mois d'avril dans le Sud-Ouest. En tout cas, je me disais "finalement il peut faire meilleur ici qu'à Montpellier à la même saison"...

Début avril on se trouvait avec l'arrivée à maturité des choux-fleur. J'avais trois variétés pour essayer d'avoir une production échelonnée. Mais avec les chaleurs on a eu 12 choux-fleurs énormes (plus d'un kilo et demi) qui sont arrivés en 10 jours. J'étais assez fier car on dit toujours que le chou-fleur est assez difficile à faire venir et ceux-là était magnifiques mais, à vrai dire, je n'avais rien fait de particulier ...

Début avril, on était déjà envahis par les altises qui ont ruiné les semis de roquette et les plantations de chou-rave et chou pointu. Les seuls choux (variété "Express") qui ont tenu la route sont ceux plantés sur feuille de plastique. Peut-être le plastique dérangeait les altises (chaleur, réverbération) soit ils ont poussé plus vite grâce à la chaleur du sol débordant la capacité d'ingestion des altises ... En tout cas, une fois de plus je me le répète, pas de crucifères quand il fait chaud (mais il faut encore savoir à l'avance qu'il fera chaud).

Début avril, les petits pois ("Plein le panier", "Carouby de Maussane") grimpaient par le grillage à moutons, ils dépassaient pas les 40 cm et ils commençaient à bien souffrir de la chaleur avant de fleurir malgré un paillage abondant de tontes de gazon. Les fèves étaient assez petites et en fleur. Rien à voir avec les fèves d'un mètre cinquante du jardin de Grabels ! Finalement, on avait fait début mai deux récoltes de fèves baby (pour n'avoir pas à enlever la peau du grain) qui n'étaient pas mal. Par contre je n'ai vu aucune différence importante entre les variétés "de Séville" et "d'Aguadulce" en termes de production (quantité, précocité) dans ces conditions ni en qualité du grain.

Enfin, c'est drôle parce que après toute cette sécheresse (il n'y a eu quasiment pas de pluie en mars, avril, mai) depuis 15 jours il n'arrête pas de pleuvoir et on se les caille ! On passe la plupart des journées autour de 15-18 °C avec un ciel gris plomb et des averses presque tous les jours. Le jardin est trempé, les tomates voudraient bien un peu plus de chaleur, les melons stagnaient ... on se croirait en avril. Alors qu'en avril on arrosait et on mangeait dehors tous les soirs.

Voilà les photos du jardin en avril :



Et une photo de ce midi (amateurs de jardins en carrés s'abstenir de regarder, n'alliez pas me faire une crise :-) :

8 juin 2011

Le concombre espagnol ma tuer


Lors de mes vacances en Andalousie, j'ai entendu parler d'une intoxication alimentaire en Allemagne par des concombres bio issus de deux coopératives agricoles situées à Malaga et à Almeria. Noir présage pour les habitants de ces régions arides où la principal activité économique est l'agriculture d'exportation ...

La mauvaise réputation de ces producteurs a fait le reste : presse, autorités, consommateurs, même les horticulteurs des autres pays ont pointé du doigt la mer de plastique d'Almeria, leurs légumes "faussement bio" ... Sauf, qu'en agissant de la sorte, sans le vouloir, ils se sont tirés une balle dans le pied : les autorités sont discrédités, les consommateurs sont paniqués (one more time!), les horticulteurs de tous les pays obligés de vendre à perte.

A qui la faute?

Au consommateur nord-européen qui n'a jamais vu pousser une tomate mais qui les achète en grande surface, pas très chères, en octobre comme en avril, pour accompagner ses trois plats de viande quotidiens avalés devant sa télé ? Aux autorités nationales qui privilégient depuis 70 ans le transport routier au détriment du rail ? Au producteur andalou qui roule dans une voiture neuve, et dont le père, il y a 50 ans, illettré, allait sur un bourricot vendre ses raisins à la ville la plus pauvre de la pauvre Espagne ?Aux autorités européennes qui ont favorisé, partout et pour toutes les productions agricoles, les exploitations intensives, efficaces financièrement mais aux lourdes conséquences sociales, environnementales sur leur territoire et ailleurs? A l'immigré marocain, équatorien ou sénégalais, légal ou pas, qui survit au jour le jour en récoltant les concombres dans les serres surchauffées d'Almeria, de Provence ou d'Hollande?

En tout cas, c'est ce dernier qui sera le premier à morfler. Mais le coupable, c'est un peu tout le monde. Et la solution? Si le consommateur et l'autorité publique ne se remettent pas en cause, je doute que les coopératives d'Almeria et la grande distribution le fassent à sa place. Soyons optimistes, à chaque crise sanitaire, on dirait que le bio et les circuits court avancent.

Après les vacances, lorsque je suis rentré à la maison, en plein boom journalistique du "concombre tueur", je me suis trouvé dans le jardin avec 10 kilos de ces cucurbitacées et autant de courgettes qui avaient poussé pendant mon absence. Je les ai donné à droite et à gauche, répété des blagues sur les concombres, discuté avec les uns et les autres ... ça m'a donné l'idée de faire ce petit billet :-) Assez inutile mais bon ...