30 mars 2011

Un autre México est possible!

Au-delà des mariachis et des narcocorridos, un autre México musical existe ....


29 mars 2011

Plantation des pommes de terre

Cette année j'ai réussi à planter les pommes de terre de bonne heure, vers le 12 mars.

Je me suis dit que les patates mettent bien un mois pour sortir (les germes étaient peu développés) et qu'à la mi-avril les risques de gel fort sont presque écartés. Au pire, un voile de forçage ou quelques cartons permettraient de protéger les jeunes pousses si le froid venait nous visiter à nouveau (neige par ici début mai en 2010!).

Sauf que avec le beau temps de la deuxième quinzaine de mars, tout s'est accéléré et les premières pousses sont déjà en train de pointer leur nez hors du sol ! Autre élément a pu influer positivement dans la précocité des patates : le sillon est orienté Est-Ouest et buté avec une forte inclinaison au Sud, les patates étant plantés au-dessous de toute humidité et recevant la chaleur du soleil (quand il y a en a, ce qui fut le cas de ce mois de mars).

Celles qui sont sorties sont des "Bleu d'Auvergne", des patates bio que j'avais acheté pour les semer au marché de Die en septembre dernier (j'y avais acheté aussi de l'ail Messidrome à planter). Elles se sont gardées magnifiquement, pas une ride. Mais elles avaient germé assez rapidement. Du coup, sur quelques mètres, la ligne de patates commence à être coronnée de vert.

Les autres deux variétés plantés sont Monalisa (2/3 de la ligne) et Vittelote  (encore du bleu!). La première reste pour l'instant ma préférence culinaire, assez passe-partout à vrai dire, avec une texture que j'aime bien dans les plats bouillis (pot-au-feu, ragouts, etc) et même les salades. Coté jardin, elle ne m'avait pas causé de souci majeur à Montpellier, je la réessaie dans le Gers.

Par contre, la Vitelotte, avec une dizaine de tubercules, c'est juste un essai à visée esthétique. J'ai arrêté les Linzer Delikatess, car je ne suis pas consommateur de pommes de terre à chair ferme (plus petites, à consommer souvent en robe de champs, rissolées, etc) et ici personne ne m'en demande.

J'espère que j'aurais une meilleure production cette année, j'ai du mal à avoir des belles récoltes de patates ...

22 mars 2011

Le potager d'automne et d'hiver

L'hiver est sur le point de se terminer, il est temps de regarder en arrière et tirer des conclusions sur les cultures potagères de ces derniers 6 mois.

Nous avions commencé le potager vers le 15 août. Dans les 10 jours qui ont suivi (la terre avait été préparée à l'avance), nous avons planté choux, poireaux, laitues, chicorées, fenouil, blettes, navets, épinards, carottes, radis. Quelques semis ont suivi jusqu'au 15 septembre environ.

La météo a été froide depuis début décembre jusqu'à mi-février avec des nombreuses matinées jusqu'à - 7°C à -9°C à plusieurs reprises. Ensuite quelques coups le matin de -2°C à -4°C jusqu'à début mars. Il est doux depuis deux semaines (pas ou peu de gel le matin). Il a eu assez peu de pluie sur cette période mais la terre, limoneuse, a été trempée entre décembre et fin février.

Je n'ai pas de photos mais voici quelques notes sur les observations que j'ai pu réaliser :

Brocolis
  • Très belle pousse, les premiers pommes sont arrivées mi-octobre et elles sont devenues respectables (autour d'un kilo pour les plus grosses). Je ne connais pas les variétés, j'en ai deux et une est surement une F1. Lors des coups de froids les plus sévères (en dessous de -5°C), les pommes et les cicatrices ont gelé. Ils montent à fleur depuis début mars. Ils ont été, comme les autres choux, par des larves de noctuelle.
Choux pommés
  • Il s'agissait de choux verts type cœur de bœuf, très hâtifs. On en a récolté depuis le 15 octobre, le calibre était très bien. Ils ont malheureusement pourri dans les mêmes conditions que les brocoli (en dessous de -5°C).
Choux de Milan
  • Ils étaient prêts dès la mi-novembre, le calibre était bien, je ne connais pas la variété. Ils ont souffert du froid aussi (feuilles jaunes, pourritures à l'extérieur) mais ils ont tenu bon, j'en ai encore 2 très gros au jardin (qui doivent être en train de monter!).
Choux rouges
  • Je ne connais pas la variété mais ils ont été plus résistants au froid et plus tardifs que les autres choux. Certains montent à fleur depuis début mars, on en a encore 4 ou 5 qui trainent et n'ont pas bougé à l'extérieur.
Choux-fleurs
  • J'ai trois variétés : Hâtif d'Angers, Tardif d'Angers, Winter (?). Ils ont tenu au froid sans problème, j'attends pour les pommes :-)
Chou de Pontoise
  • C'est une variété proche de Milan et de couleur vert-violette. Ils n'ont presque rien donné, j'en ai mangé un petit chou sur douze. Ils ont monté dès fin février. Mauvaise sélection, mauvais plants, plantation tardive (tout début septembre)?
Radis noir
  • Ces sont des Violet de Gournay, ils sont toujours en terre, sont devenus énormissimes ! Ils sont bons mais ça a donné énormément sur 7-8 mètres et la plupart finiront dans le compost (ils commencent à monter à fleur). 
Radis
  • J'ai semé des radis type chandelle de glace entre les carottes, ils ont poussé vite (40 jours), ils étaient doux et sont devenus très grands (12-18 cm). Une bonne partie a été arrachée et mise au compost pour laisser la place aux carottes.
Poireaux
  • Ils sont de la variété "Azur" et on en cueille depuis mi-novembre, ils poussent de façon assez progressive et peu homogène mais je ne sais pas si c'est une question de variété ou de culture. Certains sont devenus très beaux mais peu de futs arrivent à 20 cm de blanc. Il faudrait mieux gérer le buttage, faire de façon plus progressive (difficile avec le terrain mouillé en décembre et janvier). Aucun problème constaté avec le froid, sauf l'arrêt de végétation.
Haricots verts
  • J'avais fait le pari de semer des haricots tardifs le 20 aout. J'ai fait une seule récolte sur des Contender et des Roi des beurres. La récolte est arrivée fin octobre. A l'arrivée des gels du matin le 24 octobre, nous avons couvert les haricots avec des voiles de forçage doublés et les haricots ont bien tenu sur pied (ils n'ont plus poussé) tant que le gel n'a pas dépassé pas les -2°C. Au-delà ils ont grillé. Comme ça on a eu quelques 6 -7 kg de haricots sur 25 m avec presque rien sur la partie haute du potager et des plants très bien fournis vers le bas de la parcelle. Cette culture a donc été un vrai indicateur de la richesse du sol à différents endroits du potager.
Petits pois
  • J'ai fait aussi un test avec des petits pois mange-tout Norli sous tunnel : les résultats sont équivalents à ceux des haricots en ce qui concerne les dates des récolte mais moindres en termes de quantités récoltées. Dès que le froid est arrivé, la floraison et la croissance des gousses se sont arrêtées.
Epinard
  • J'ai utilisé deux variétés Matador et Géant d'hiver. Semées sous tunnel entre fin aout et début septembre, elles ont poussé correctement. Géant d'hiver avait peut-être des feuilles plus grandes (plus de volume, plus facile à récolter). J'avais d'autres épinards Matador en plein air, ils ont très peu poussé (récolte uniquement possible en février).
Carottes
  • Que des nantaises, semées sous tunnel début septembre. Elles ont commencé à être récoltées à la mi-mars avec des carottes correctes mais beaucoup de pertes sur le rang (concurrence avec les mauvaises herbes, mouche, ...). Comme pour toutes les racines, j'avais bien éclairci, cela joue beaucoup sur la vitesse de croissance. Elles manquent de couleur et ont été attaqués par la mouche de la carotte.
Fenouil doux
  • Très belle pousse de fenouils probablement F1. Ils sont devenus gros et ils ont tenu aux premiers froids sans problème. Dès que la descente a été sévère (de -6°C à -9°C), couverts par un double voile de forçage, ils ont tenu pas trop mal. Les tous derniers ont pourri en janvier.
Blettes
  • Avec 4 pieds, on a eu deux récoltes en octobre-novembre, avec des belles feuilles et des cotes larges.
Mâche
  • J'ai semé 2 variétés en pleine terre mi-septembre sans tunnel ni voile : A Grosse Graine et Vit (plus trapue). Elles ont poussé très lentement, et on les a récolté à partir de mi-février, plus ou moins en même temps. Pour en avoir d'avantage, il faudrait un tunnel, un semis progressif et des modes de culture mieux adaptés (butte plate, surveiller la naissance, contrôler les mauvaises herbes).
Roquette
  • La super-salade d'hiver, elle a résisté au froid sans protection et poussé abondamment. Semé mi-septembre, elle a monté à fleur à la mi-février. Pourtant, en septembre, les altises les ont mis sérieusement en danger. Ils se sont bien retapé par la suite.
Salades : laitues et chicorées
  • Résumé des courses : par ici, il faut planter une bonne quantité avant mi-septembre et mettre sous tunnel pour avoir des salades tout le temps. Les salades plantés sans tunnel (laitues d'hiver) n'ont pas bougé, elles monteront à fleur sans s'être développés. Les salades plantées en octobre et mises sous tunnel peu après ont été récoltés dès la mi-février  pour les chicorées, depuis 2 semaines pour les laitues car elles ont eu du mal avec la fraicheur vite arrivée en novembre. Les semis de décembre ont eu beaucoup de mal sous le tunnel ... Les plantations de décembre au lieu le plus protégé du jardin avec des bons plants achetés au marché ont pousse très bien en 2 mois et demi et font maintenant des pommes de presque 40 cm. J'ai testé pas mal de variétés de laitue hivernale :Val d'Orge, Merveille d'Hiver, Merveille des 4 saisons, Rougette de Montpellier, Romaine, Grenobloise, ...
Navets
  • La belle réussite ! J'en ai planté 4 fois trop, j'aurais eu assez avec 15-20 mètres. Les variétés semées sont Boule d'or, Plat Rouge à Forcer, Norfolk, de Croissy, Marteau des Vertus, Dur d'Hiver. Le dernier n'a pas bien levé. Les Croissy et Vertus ont été massivement attaqués par la mouche dès le début. Le Plat rouge a été le plus hâtif et a poussé bien au-delà de la taille habituelle. Le Norfolk n'était pas mal mais il a été attaqué sur le collet par le froid ( car il perd les feuilles) et par la mouche lors d'un redoux en février. Le Boule d'Or était plus tardif que les autres mais aussi incontestablement meilleur au niveau gustatif, plus résistant au froid (car il garde ses feuilles) et aux attaques de la mouche (attaqué finalement début mars, les autres variétés avaient déjà été arrachées). J'ai arraché et entreposé les Boule d'Or uniquement début mars pour éviter les attaques de mouche et la montée à fleur. Les plus beaux navets arrivent largement au kilo. 
Voici la recette des navets confits qui nous plait bien :

21 mars 2011

Essai de mélon charentais non hybride en bio

La belle saison arrive, je me lance sur un essai de culture de melon type charentais (cantaloup) à partir de variétés non hybrides :
  • Melon Charentais de BiauGerme
  • Melon Charentais race Igor de Gamm Vert
  • Melon Vedrantais (du Roc) de Gondian
J'ai fait des semis autour du 15 février et ils seront bientôt prêts à être repiqués en place sous tunnel de forçage et avec un plastique transparent au sol. Je continuerai à faire d'autres semis fin mars directement en terre (aussi avec plastique et tunnel) et fin avril avec ces mêmes variétés. Je vais essayer d'irriguer le moins possible, je n'ai pas prévu d'arrosage.

L'objectif est de manger du melon (cela va de soi) mais aussi de sélectionner une population sur chaque période de semis pour y faire de la sélection massale comme j'ai toujours vu faire aux anciens (garder les graines des plants les plus beaux, précoces, fruits sucrés, etc). Du coup je pourrai garder les graines de mes fruits sans peur des hybridations entre variétés.

Je veux aussi faire des melons d'hiver en mai avec des melons Piel de Sapo et "noir d'hiver" également sans arrosage et avec semis en pleine terre.

J'espère que ça va marcher car les années précédentes mes essais de culture n'ont pas donné grande chose et en tout cas pas avant mi-aout ! A la maison, on mange des melons presque tous les jours dès juin : à 3-4 melons par semaine, il me faudra autant de plants que de semaines il y a entre juin et septembre (inclus!) et une récolte un peu étalée.

Alors, ça vaut la peine de se pencher sur le sujet sans se "ruiner" en achetant des plants (1 € le plant) ou des graines d'hybrides (0,50 € la graine) chaque année.

Comme je ne suis pas vraiment au pays du melon (le Melon de Lectoure est à une heure de voiture au Nord sur des sols argilo-calcaires), nous verrons bien ce que j'arrive à obtenir.

NOTE 1
Liste non exhaustive de variétés de melon charentais (cantaloup) non hybrides (et sémencier)
Quelques variétés "trouvées" sur le web, je suppose que la plupart ne sont plus commercialisées.
« Orlinabel » (INRA), « Charentais race Igor » (Tezier),  « Cantalun » (Vilmorin), « Védrantais » (Vilmorin), « Cristel » (Caillard), "Diamex" (INRA), Santon (Clause), "Troubadour" (?)....

NOTE 2
Quelques renseignements "ethnobotaniques" concernant les variétés de melon non hybrides sur "Semences Paysannes".

2 mars 2011

Irrigation et maïsiculture dans le Gers

Habitant la haute vallée du Gers et étant un peu écolo, difficile de ne pas être sensible à cette vidéo produite par la WWF sur la culture du maïs irrigué dans le Gers.




Mais je suis aussi un méditerranéen, j'ai poussé en "culture sèche" et, comme tous les "maures", j'apprécie l'eau et la verdure qu'elle produit ;-) ... pour moi l'irrigation est avant tout une initiative sociale (du coup normal qu'elle soit financé par le denier public) qui vise à assurer la production agricole suffisante et diversifiée sur une région où la pluie ne suffit pas à garantir la pousse des cultures. Sans irrigation, pas de tomates, pas de pêches, pas d'oignon, peu de melon, etc, toutes des cultures "sociales" car nécessitant de la main d'œuvre abondante par unité de surface et son relativement rémunératrices pour l'agriculteur. Pas de haricot, pas de lupin, pas de piment, ... c'est vrai, on peut les importer ...

Historiquement, l'irrigation est même un vecteur de civilisation, obligeant les sociétés agricoles à s'organiser et à régler les conflits de façon constructive. D'un point de vue intellectuel, l'homme s'est creusé la tête depuis des millénaires pour comprendre pourquoi, comment, quand irriguer. L'irrigation a été l'un des moteurs de l'hydraulique en tant que branche scientifique.

Coté environnement, l'irrigation est une agression contre le milieu naturel existant, pas de doute. Cela ne veut pas dire que la biodiversité ne se voit pas amélioré par la mise en irrigation. On trouve des exemples dans les oasis et dans les milieux méditerranéens comme les Alpujarras ou l'Axarquia, régions mises en irrigation il y a des siècles et où les canaux d'irrigation permettent le développement d'une végétation spontanée abritant la faune sauvage et protégeant les pentes de l'érosion.

J'ai donc à voir que du mauvais derrière chaque retenue collinaire des coteaux du Gers.

Par contre, je suis plus sensible à la vision du paysage des vallées à maïs dans ces mois d'hiver. Des parcelles de plusieurs dizaines d'hectares, sans un brin d'herbe, séparées par des fossés dans le sens de la pente maximale, parfaitement désherbés eux aussi, d'abord couvert des fanes du maïs, ensuite labourées et lessivées par les pluies de janvier à mai... ce n'est pas très beau à voir au quotidien. On se doute aussi que une pousse aussi rapide, sans rotation de cultures et une terre nue aussi propre nécessitent des intrants de façon massive et que cela doit contribuer (entre autres) à que l'eau du robinet sente aussi mauvais à la maison (constat personnel, je sais pas ce qui disent les analyses).

Irrigation et protection de l'environnement, ça fait mal aux oreilles? Je voudrais croire qu'une troisième voie entre (ou avec) les pro-FDSEA et les pro-Confédération Paysanne est possible, pour le plus grand bonheur des habitants et des agriculteurs de cette région. Je suis un naïf ou pas assez informé? Peut-être  ...Mais  je me disais que c'est important de concilier les deux approches car le GIEC et compagnie déclarent que le climat du Sud Ouest de la France deviendra probablement à tendance méditerranéenne dans 50 ans,. on aura besoin de gérer un ressource en eau encore plus restreinte.